Après plusieurs semaines de débats et d’hésitations, les représentants métropolitains ont adopté, le vendredi 3 octobre, un vœu concernant les ouvertures des magasins le dimanche, identique à celui de l’an passé. La seule surprise : le vote sans restriction révèle une majorité de plus en plus floue.
Les horaires d’ouverture le dimanche dans la métropole nantaise rappellent quelque peu le récit d’Un jour sans fin. Dans ce long-métrage, Bill Murray incarne un journaliste qui se réveille invariablement, jour après jour, le jour de la fête de la Marmotte. Et chaque année à Nantes, lles discussions entre Nantes métropole, les délégués des employés et les représentants des employeurs virent à la mini-crise. Avant d’aboutir au même choix: trois dimanches d’ouverture en décembre. Cela sera également vrai en 2026 : les dimanches 6, 13 et 20 décembre, de 12 h à 19 h.
En tant que rapporteur de la délibération, Anthony Descloziers, le deuxième vice-président de Nantes métropole et maire socialiste de Sainte-Luce-sur-Loire, souligne les limites à ne pas franchir :« Le principe d’opposition à la généralisation de l’ouverture des commerces, une a ttention pour les commerces de proximité et un a ttachement au dialogue social territorial. »
Compétition dans le commerce électronique
À droite, Richard Thiriet, membre de l’opposition au conseil municipal de Nantes, déplore ce phénomène de mimétisme :« Depuis des années, cette même décision est adoptée. »Il aimerait changer. « Il nous paraît judicieux d’accéder à la requête des commerçants concernant l’ouverture d’un quatrième dimanche. »En particulier pour faire face à la concurrence du commerce en ligne. Un leurre, selon Pascale Robert, élue municipale PCF à Nantes :« Je saisis qu’il est possible de penser qu’une plus grande ouverture entraîne une augmentation du chiffre d’affaires. Cependant, lorsque le pouvoir d’achat reste stable et que les incertitudes budgétaires persistent, à l’exception des plus aisés, le budget de nos concitoyens reste verrouillé. »
Un point de vue similaire est exprimé par Mahel Coppey, conseillère municipale Écologistes à Nantes :« Les ouvertures temporaires ne constituent pas des solutions durables aux défis auxquels font face les commerces de proximité. »Elle désire également protéger cette journée.« Un jour dédié au repos, à la culture, aux loisirs, au sport, et non un jour additionnel de consommation. »
Il demeure que son parti politique, tout comme l’ensemble du conseil métropolitain, prend des décisions sans suivre une discipline stricte. À tel point que les conseillers expriment leurs votes à l’aide des machines, plutôt qu’en levant la main. Le résultat est serré : 57 votes pour, 27 contre et 11 abstentions.
