François Bétou, à l’origine et désormais en charge du tout jeune BTS audiovisuel de Douarnenez (Finistère), premier BTS public de ce genre en Bretagne, est aux anges depuis sa première rentrée, le 19 septembre dernier. « Là, on a un réalisateur pour Arte qui est venu avec le comité de jumelage de Douarnenez », se réjouit-il. « Nos étudiants vont pouvoir le rencontrer et, lui, il leur expliquera comment il travaille. »
Cette rentrée, au sein d’un lycée Jean-Marie Le Bris flambant neuf, lui aura permis d’accueillir les 16 premiers étudiants de la formation, venus de toute la France. « Ils ont été choisis parmi 750 candidatures », poursuit François Bétou, qui est également enseignant depuis 16 ans au sein de la section cinéma – reconnue – du lycée. « Nous aurons huit élèves en gestion de production et huit autres en montage/postproduction. » D’autres spécialités devraient fleurir dans les prochaines années.
Car ce projet de BTS, vieux de presque 30 ans, n’est pas anodin. Il vient couronner la croissance du nombre de tournages en Bretagne, et en particulier dans le Finistère, au point que la région est devenue l’une des plus riches de France dans le domaine. Le BTS renforce par ailleurs le Pôle audiovisuel de Douarnenez-Cornouaille, un regroupement de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel créé en 2017 qui ne cesse de s’étoffer avec les années.
« L’idée était de mutualiser les espaces et le matériel pour sortir de l’isolement en termes d’humain et de moyens », explique Vanessa Le Reste, autrice et productrice chez Dahud Prod. « Aujourd’hui, le Pôle, c’est 130 pros : des artistes, auteurs et autrices, des diffuseurs, des monteurs, des producteurs ou des techniciens… En bref, nous avons ici une véritable fédération et tous les métiers pour faire des films de A à Z. »
Stages à la carte
Le prochain objectif serait, d’ici trois ans, de « faire une manufacture du cinéma, des industries culturelles et créatrices afin de continuer dans cette dynamique – car il manquerait encore des outils de production », envisage-t-elle.
« Il peut paraître incroyable d’imaginer que sur une ville de 14 000 habitants, des gens ont été sélectionnés à Cannes ou bossent à l’international », glisse avec un sourire Fred Prémel, de Tita B. Productions, également dans le Pôle. « Et ça encourage maintenant des systèmes de financement. Le secteur économique se renforce et il nous faut désormais des locaux plus grands pour générer quelque chose qui soit durable, à l’image de ce BTS audiovisuel dans lequel nous allons, pour beaucoup, intervenir. On pourra imaginer pour nos étudiants des stages à la carte grâce à ce réseau installé. »
À noter que le Pôle audiovisuel travaille actuellement, en partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne, basée à Brest (Finistère), mais aussi Longueur d’Ondes et Ty Films, à Mellionnec (Finistère), sur un projet France 2030 nommé « L’Archipel des Récits », un « projet de pôle territorial qui reliera les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, mais aussi les œuvres et les territoires, dans une dynamique de création indépendante, durable et partagée ». Autrement dit, un espace et un réseau indépendant qui permettra de mieux accompagner les créations d’ici et d’ailleurs sur la pointe bretonne.











