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Le sort du fabricant français de cœurs artificiels Carmat sera connu le 14 octobre

Le tribunal des affaires économiques de Versailles se penchera sur le cas de l’entreprise française Carmat le 14 octobre, proche de la faillite, et connue pour sa fabrication de cœurs artificiels. La seule offre en lice pour reprendre la société a été déclarée caduque par la justice.

Le fabricant français d’un cœur artificiel, Carmat, au bord de la faillite, sera fixé sur son sort le 14 octobre, date d’une nouvelle audience au tribunal des affaires économiques de Versailles, a indiqué mardi 30 septembre 2025 à l’Agence France-Presse (AFP) son directeur général.

« Le juge a reconnu l’offre caduque » et a fixé la prochaine audience « au 14 octobre » pour une requête en liquidation, a indiqué Stéphane Piat à la sortie d’une audience consacrée à l’examen de la seule offre en lice pour reprendre la société placée en redressement judiciaire le 1er juillet. Celle-ci avait été déposée fin juillet par le président du conseil d’administration de Carmat et actionnaire à hauteur d’environ 17 %, Pierre Bastid, via sa société de gestion de patrimoine familial Hougou.

Pas les fonds nécessaires malgré un nouveau délai

L’homme d’affaires avait prévenu lundi qu’il n’avait pas été en mesure de trouver les fonds nécessaires, estimés à 150 millions d’euros, « pour poursuivre l’aventure » marquée par trente ans de recherche et 550 millions d’investissements. Et ce, malgré un délai supplémentaire qui lui avait été accordé pour finaliser son offre lors d’une première audience le 19 août.

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« C’est un gros gâchis » et « une grosse frustration » pour les 130 employés de Carmat, mais l’entreprise continuera à suivre les 23 patients actuellement implantés « le mieux possible » en les accompagnant jusqu’à la transplantation, a déclaré Stéphane Piat, qui garde l’espoir que l’entreprise puisse encore être sauvée avant une requête en liquidation.

« On a sauvé Notre-Dame, on peut sauver Carmat », a-t-il lancé dans un ultime appel adressé à des « capitalistes français » et « aux familles les plus connues ».

Créée en 2008 et entrée en Bourse en 2010, Carmat a conçu un cœur artificiel destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’une transplantation. À ce jour, 122 patients ont été traités avec ce dispositif. « On commençait à assembler une nouvelle prothèse pour une solution permanente », mais « il n’y a pas de capitaux en Europe pour la biotech et la medtech », a répété le dirigeant.

« Peu de chances » pour une nouvelle offre de reprise

Le personnel de la société implantée en région parisienne avec son siège social de Vélizy-Villacoublay et un site de production à Bois-d’Arcy a appris « avec le cœur gros, que ce projet exceptionnel allait s’arrêter », a indiqué un membre du conseil social et économique à la sortie de l’audience, estimant qu’il y avait « peu de chances » pour une nouvelle offre de reprise globale.

« On se fait dépouiller », résume la vice-présidente de l’association des actionnaires minoritaires de Carmat (Aamidca), racontant à l’AFP avoir perdu 77 000 € dans ce dossier et que deux autres ont vu s’envoler plus de 130 000 € de leurs économies investies dans le projet.

Le coût du dispositif est très élevé

Après des hauts et de bas liés à des défaillances, l’appareil destiné à des patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale, a évolué et subi des corrections, mais le projet s’est heurté à la réalité économique. Le coût très élevé du dispositif et son utilisation restreinte à un nombre limité de patients ont fini par rendre son modèle économique intenable.

Un obstacle majeur freinait l’élargissement du marché : le patient devait rester relié à un câble sortant de l’abdomen, connecté à des batteries externes qu’il fallait recharger.