Durcir ou, même, supprimer l’aide médicale d’Etat est une vieille rengaine pour faire quelques légères économies tout en s’attaquant aux ressortissants étrangers. Alors que le vote du budget 2026 sera le principal sujet qui occupera les parlementaires en cette fin d’année, la sénatrice Agnès Evren relance le débat de la fin de l’AME comme «mesure de justice fiscale».
En terminer avec l’aide médicale d’Etat, telle est la proposition qui met d’accord toute la droite pour gratter quelques économies. L’AME, qui est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins qui est attribué sous conditions de résidence et de ressources, représente 0,5% du budget de Santé du pays. Elle est ainsi chiffrée à un milliard d’euros.
Cependant, ce milliard dépasse «symbolique» pour la sénatrice parisienne et porte-parole des Républicains Agnès Evren. Invitée sur le plateau de franceinfo, le samedi 4 octobre, elle a inséré une pièce dans la machine de suppression de l’AME. «On demande aux Français de se serrer la ceinture, de rembourser quelques médicaments et de l’autre côté on permet à des clandestins étrangers d’avoir accès à 100% des soins gratuits. C’est juste une question de cohérence.» Une question de cohérence pour la parlementaire… mais visiblement pas d’exactitude dans les chiffres avancés.
Quand LR se met dans la peau du RN
En effet, en citant l’exemple d’une «électrice rencontrée il n’y a pas plus tard que trois jours» qui «ne peut pas se faire soigner les dents», Agnès Evren partage une fausse information : «Comment se fait-il que, d’un autre côté, les clandestins, ils ne cotisent pas, ils ne paient pas d’impôts et ils ont accès à 100% des soins gratuits». Pour ce qui est justement des soins dentaires, se faire poser une couronne céramique sera, par exemple, remboursé dans la limite de la Sécurité sociale.
Accusée par la journaliste en plateau de marcher sur les plates bandes du Rassemblement national en plaidant pour la fin de l’AME, Agnès Evren s’est directement défendu d’un «non», expliquant qu’il était simplement «question d’équité» : «C’est normal qu’à un moment où nous devons redresser nos finances publiques, nous puissions chercher des économies.»











